Présentation de Gérard Puyuelo

  • Vue sur l'étang de Thau à Sète
  • Image d'un poussin sterne
  • Personne portant le sifflet Apo-gé gravé canard pilet avec la personnalisation du texte
  • Vue de gravelots dans leur habitat

Qui est Gérard Puyuelo ?

 

Je suis arrivé en 1968, à la grande satisfaction de mon père.
« Enfin un garçon ! »
Je suis un enfant du pays de Thau. Né de parents venus à Sète lors de la première vague d’immigration Espagnole et Italienne de la fin du 19ème siècle.

Mes premiers pas sur les rives de l’étang de Thau, je les fis accrocher à la main de mon père.
Apprendre à marcher dans cet écrin de flore et de faune aquatiques était la meilleure façon de se fondre dans ce milieu. En Baragouinant quelques mots, je marchais d’un pas hésitant, émerveillé par le ballet incessant de ces drôles d’habitants de la lagune. Crabe, sole, crevette, dorade, loup, palourde, couteau …etc. se partageaient, non sans convoitise, cet espace naturel.
J’étais ici comme un poisson dans l’eau.

Etang de Thau Sète

Un jour, où j’étais absorbé par une danse de crabes se disputant le repas, un surprenant piaillement me fit lever la tête et ouvrir mes petites oreilles. Un oiseau ! Mon père tout proche sorts de sa poche son appeau de chasse, le sifflet Sétois, et se met à l’appeler en imitant son cri.

Cet oiseau je l’ai revu ou du moins un de ces frérots. Je devais avoir alors dans les 8 ans…
« Siffle ! Siffle ! Elle arrive » me souffle mon père.
Le sifflet, bien calé dans ma bouche, je m’époumonais en le voyant arrivé face au vent. Le chevalier aboyeur, appelé chez nous « La Cabouille » était juste à quelques mètres au-dessus de nous. Elle était peu farouche, et répondit à l’imitation. Elle vint se poser à quelques mètres de nous, tout en sifflant et en cherchant d’où venait l’appel. Elle avait l’air surprise de voir ce congénère qui n’en avait pas vraiment l’air.
J’avais réussi! C’était le premier oiseau que je faisais  venir avec mon appeau tout neuf.

C’est à ce moment-là que j’ai pris conscience qu’une communication était possible avec la nature. Ce sifflet en était le pont.
Il avait été fraîchement découpé dans une boîte de sardines qui avait servi, le matin même, de déjeuner à mon grand-père Émile. C’est lui qui avait pris soin de le plier et de l’ébavurer avant de faire les deux trous finaux.

Depuis ce jour, je n’ai cessé de regarder le ciel et d’éveiller mes sens.
Ce petit bout de métal ne me quitta plus. Il me permettait d’appeler toutes sortes d’oiseaux mais aussi de faire de la musique. Il m’accompagnait partout.  A mesure que je grandissais je lui trouvais de nouvelles fonctions. Les stades, les concerts, les évènements culturels ou sportifs devenaient d’autres lieux où je pouvais faire parler mon sifflet.

Gerard Puyuelo au bord de l'étang de Thau avec son sifflet

La nature n’a toujours pas fini de nous en apprendre et si toutefois il y avait bien une première leçon à retenir, ce serai mieux la connaître, l’aimer et la respecter pour que nos générations futures puissent en profiter comme nous et s’épanouir auprès d’elle.

Gérard Puyuelo